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FUKUSHIMA - HIROSHIMA

La 2e RENCONTRE au Piano

entre des Enfants de Tchernobyl et de Fukushima de l'été 2015

 

 

Ce film est un témoignage sur voyage en France d'enfants de Tchernobyl et de Fukushima.

L'été dernier l'association Piano-no-ki a organisé un concert et un camping en plein nature sauvage dans les Cévennes.

Les enfants étaient accueillis en France par les associations « Soleil Lotois pour Tchernobyl » et «Ganbalo».

 

Le 8 à Sauve, chez Frank, nous avons donné un concert intime, où les enfants jouaient tantôt en solo tantôt à 4 mains.

Ce fut un moment très touchant entre eux et avec le public.

 

Après ils sont allés chez Mickaël à Saite-Croix Vallée Française, dans son terrain très sauvage et plein de sa création artistique, écologique et de sa recherche pour une vie future où il puisse y avoir beaucoup d'espoir.

 

Courir ou bouger son corps jusqu'au bout, ce n'est plus possible dans les zonesradioactivées....

Après 30 ans d'expériences malheureuses des suites de Tchernobyl, nous savons que même 3 semaines passées en dehors de la zone contaminée, permettent d'évacuer de la radioactivité,

en respirant du bon air et en prenant une nourriture saine où on sait qu'il y a même des enzymes qui aident à évacuer...

Ainsi, Piano-no-ki a pour vocation de créer des occasions, en organisant des concerts, des spectacles ou bien des soirées etc., pour rencontrer des cœurs à travers la musique, la nature, et toutes les environnements permettant l'expression d'un partage d'humain plus authentique.

Nous organisons aussi ces occasions pour mieux connaître nos différences en nous ouvrant à des cultures différentes, afin d'arriver à un respect mutuel.

C'est la liberté.

Au-delà, nous cherchons quand c'est possible, à partager nos richesses, plus simplement, plus sincèrement et plus profondément, celles de nos différences avec tout notre cœurs.

 

Nous remercions tous ceux qui y ont participé avec leur cœur, quelle que soit, la manière dont ils l'ont fait.

 

GRAND MERCI tout particulièrement à Mickaël Raimbault, Kazunori Togashi, Corinne Perrin, Annie Feignier, Frank Michel...

 

pianonoki.wix.com/yukohirota

RENCONTRE au Piano

Enfants de Tchernobyl et de Fukushima  en 2013

RENCONTRE au Piano

Enfants de Tchernobyl et de Fukushima  en 2013

 

Ce film est le témoignage d'un concert donné par des enfants qui viennent de Fukushima et de Tchernobyl. C’était le 6 août 2013, le jour anniversaire de la bombe de Hiroshima. Le 11 mars 2011 à Fukushima, la radioactivité a été répandue168 fois plus que la bombe d'Hiroshima. Si ce concert a pu avoir lieu, c’est grâce à la coopération de trois associations, à savoir «Soleil lotois pour Tchernobyl », « Ganbalo » et « Piano-no-ki ». Ce concert était organisé à Le Vigan, dans le Lot, par l'association « Soleil lotois pour Tchernobyl ». Il a été filmé par l'association « Ganbalo », et son idée provenait de « Piano-no-ki ». Les concertistes étaient des enfants de Tchernobyl ou de Fukushima, ou bien des membres de ces associations.

 

« Soleil lotois pour Tchernobyl » accueille des enfants de Tchernobyl pendant un ou deux mois chaque été depuis 20 ans, leur offrant air et nourriture pure, non contaminés. L’association « Ganbalo » s’est elle aussi mise à organiser sa « Caravane d’Eté » pour des enfants de Fukushima, en accueillant 5 enfants cet été pour un séjour dans la nature et des visites culturelles, notamment à Oradour-sur-Glane, le village martyre de la Deuxième Guerre mondiale.

日本語版

 Ce film montre des images du concert et quelques images de la « Caravane d’Eté ». Pour sa « Caravane d’Été », l'association « Ganbalo » a été aidée par d'autre associations, à savoir « Pensées pour Tohoku », « Solidarité Japon » ainsi que par la Fondation Renault, par l'Ambassade du Japon et par des bénévoles de la ville d'Eymoutiers. C’est pour que l’expérience des enfants de Tchernobyl puisse être connue de ceux de Fukushima et que des enfants marqués par les deux catastrophes puissent se rencontrer et faire ensemble mieux face à leur sort en nouant une amitié, c’est en pensant à notre futur à tous que l'association Piano-no-ki a pris l’initiative d’une rencontre où ils participeraient à un concert.

 

LES EFFETS DE LA RADIOACTIVITE

L’accident de la centrale nucléaire de Tchernobyl eut lieu en 1986, depuis une trentaine d’années. Les enfants d’alors sont maintenant depuis longtemps des adultes. Mais l’association accueille toujours des enfants, nés bien après la catastrophe. Pourquoi ? Aksana, la jeune fille que vous allez voir jouer du piano dans ce film, a 14 ans et n’a pas connu cet accident. Elle vient, depuis 7 ans, deux mois chaque été grâce à l’association « Soleil lotois pour Tchernobyl ». A Gomel, où elle habite en Biélorussie, la moyenne d'espérance de vie est de 62 ans. Le taux de natalité diminue et les avortements pour malformation augmentent. Parmi les enfants qui y naissent, 90 % ont des problèmes de santé. Graves pour 60 % d’entre eux, comme le cancer, la leucémie, des maladies du cœur, chroniques comme l'asthme, etc., pour 30%. Le frère d’Aksana a de l'asthme et ne peut donc pas venir en France. Finalement, seuls 10 % des enfants, n’étant pas malades, peuvent sortir sans difficulté de cet environnement pour tenter d’éliminer la radioactivité et se maintenir en bonne santé. C’est de ces enfants seulement que des associations sans compétences médicales ont le droit de s’occuper. Passer un certain temps dans un lieu non contaminé est vital pour ces enfants qui n’ont pas la possibilité, pour des raisons socio-économiques ou familiales, de quitter définitivement leur région contaminée. Trois semaines peuvent déjà permettre une purification importante. On sait en effet aujourd'hui que les enfants, parce qu’ils sont en pleine croissance, sont particulièrement victimes de cette radioactivité qui altère l’ADN, phénomène qui n’a pas des conséquences aussi graves chez l’adulte, déjà formé. Mais les enfants ont cependant aussi plus de capacités pour lutter contre la radioactivité en renforçant leur système immunitaire. A condition qu’ils soient placés dans un environnement et un air non contaminés et n’absorbent plus d’aliments radioactifs. Plus on reste longtemps dans une zone contaminée par la radioactivité, plus celle-ci s’accumule dans le corps. La maladie se déclare avec le temps.

 

 

CONCERT ET DES CONCERTISTES                                                                                                                   

Takaaki, qui vient de Iwaki, près de Fukushima et Himawari, qui vient de Fukushima, ont été invités par l'association « Ganbalo ». Ils rencontrent Aksana, venue de Gomel en Biélorussie grâce à « Soleil lotois pour Tchernobyl ». Ils jouent, tantôt en solo, tantôt à 4 mains. Pierre Perny, ténor, membre de l'association « Soleil lotois pour Tchernobyl », rencontre des enfants de Tchernobyl depuis 20 ans, alors qu’il était lui-même encore enfant. Il se joint à Yuko Hirota, pianiste, directrice de l'association Piano-no-ki, pour donner ce concert. Aksana, interviewée, lorsqu’on lui demande si elle ne souhaiterait pas devenir pianiste, répond « non », ce qui nous étonne. Nous sommes très touchés quand elle nous explique que c’est parce qu'elle veut être chirurgienne, afin de pouvoir sauver des malades du cancer… Nous pouvons entendre sa détermination et l'émotion qu'elle nous apporte de là-bas au nom des siens au travers de sa musique. L’ardeur de son cœur, son courage face à cette tragédie, sa conscience, nous font penser que cette enfant est née pour l'humanité, pour qu’une autre humanité soit possible. Les associations que nous sommes vont poursuivre cette aide de longue haleine à ces enfants. Pour qu’ils gardent leur santé physique, pour que leur curiosité s’aiguise, pour que leur cœur s’élargisse.

En août 2011 après l'accident de la centrale nucléaire de Fukushima. Concert de Pierre Perny, ténor et Yuko Hirota, piano pour l'association "Soleil Lotois pour Tchernobyl" qui accueille des enfants de Tchernobyl depuis son accident

A la maison de Kiso dans le jardin d'acclimatation à Paris, organisé par Action Enfants de Fukushima

 



J’aimerai présenter une personne exceptionnelle : Bun Hashizume

 

APPEL DE HASHIZUME BUN, SURVIVANTE DE LA BOMBE ATOMIQUE D'HIROSHIMA, AU PEUPLE DU JAPON ET AU MONDE

29 Mars 2011

Je m'appelle Hashizume Bun et je suis une survivante de la bombe atomique d'Hiroshima. J'habite à Tokyo et j'ai maintenant 80 ans. Quand le Grand Tremblement de Terre de l'Est du Japon a frappé le 11 Mars 2011, entraînant la crise à la centrale nucléaire de Fukushima, j'étais en train d'écrire à propos de l'exposition aux radiations conséquente au bombardement atomique il y a 66 ans et de la vie des habitants d'Hiroshima avant et après l'explosion.

Bien que mon texte était presque fini, j'ai été profondément attristée par l'accident impliquant la centrale nucléaire de Fukushima et j'ai senti l'envie de conclure mes réflexions – et de les partager en anglais également – du point de vue du bombardement d'Hiroshima, la ville où je suis née.

Quand le tremblement de terre a frappé, j'étais à Tokyo. Plus tard je suis allée à Hiroshima. Quand je suis arrivée dans la ville bombardée, la nuit était tombée et je senti un grand poids sur mes épaules. Il me fallut un moment avant de pouvoir me mettre en marche.

Chaque fois que je reviens à Hiroshima, la première chose que je fais est de visiter le Parc Mémorial de la Paix et je m'adresse aux membres de ma famille, à mes amis, à mes connaissances et aux autres victimes qui sont tombées dans l'horreur inimaginable du bombardement atomique. Cette fois, je leur ai demandé d'écouter mon souhait plutôt que ma prière.

S'il vous plaît permettez à ma santé de se maintenir.

S'il vous plaît accordez-moi la force.

S'il vous plaît guidez-moi et dirigez-moi dans mes efforts.

Le jour du bombardement atomique, j'ai été exposée aux radiations de la bombe à une distance de 1km5 de l'épicentre. J'ai aussi été grièvement blessée mais je suis parvenue à survivre à l'explosion grâce à l'aide d'autres personnes.

Après la guerre, j'ai vécu dans une hutte faite de bric et de broc dans la ville calcinée et j'ai souffert de symptômes aigus d'exposition aux radiations, dont une forte fièvre, des saignements des gencives, des diarrhées épouvantables, des vomissements, des boutons violets sur tout le corps et la perte de mes cheveux. C'est un miracle que j'ai survécu de nouveau.

Depuis ce temps, et c'est encore le cas aujourd’hui, j'ai souffert de toute une variété de maladies et je n'ai jamais eu un seul jour de pleine santé.

Parmi ces nombreuses maladies, une a été particulièrement difficile. Le symptôme de cette « maladie de la bombe A » est une fatigue insoutenable. J'ai supplié mon docteur de me rendre ma fraîcheur et ma légèreté, même pour une journée, même pour une heure, mais cela n'est jamais arrivé. Quand je me couchait le soir, je priais Dieu en lui disant : « Faites que je ne me réveille pas demain. »

Cette santé déplorable était causée par l’exposition de mes organes internes aux radiations de la bombe. Une fois que les substances radioactives sont ingérées au travers de l'eau, des aliments ou de l'air, ces substances continuent à être radioactives indéfiniment, détruisant les cellules du corps et abîmant les gènes. C'est un sort que l'on porte toute sa vie.

Jusqu'à ma récente visite à Hiroshima, je ne savais pas que la particule appelée « Césium », dont on a beaucoup parlé dans les médias ces derniers jours, endommage les muscles et provoque la terrible « maladie de la bombe A ».

Les personnes qui sont exposées à la pluie noire ou celles qui pénètrent la ville pour apporter leur aide ou rechercher les disparus ont tous été victime d'exposition interne. Et au delà des survivants de la bombe A, ceux qui ont souffert d'essais nucléaires ou d’accidents de centrales nucléaires sont également victimes de l'exposition interne aux radiations.

L'information à propos de l'exposition interne aux radiations a longtemps été cachée au public. Depuis l'accident à la centrale de Fukushima, l'expression « exposition interne aux radiations » est enfin prononcée, mais aucune explication détaillée n'a été présentée. Il sera difficile au gouvernement de continuer sur la voie de l'énergie nucléaire si ces informations sont révélées.

L'énergie nucléaire a été louée pendant un temps comme « l'énergie propre » ou même « l'énergie idéale », mais cet enthousiasme s'est refroidi après les accidents aux centrales de Chernobyl et Three Mile Island. Pourtant ces dernières années, de nombreux pays ont construit des centrales nucléaires et cette époque a été surnommée la « renaissance » du nucléaire. En regardant ce phénomène, je ne pouvais m'empêcher de penser qu'un jour, dans un avenir proche, il y aurait un autre accident dans une centrale nucléaire quelque part dans le monde.

L'accident s'est produit dans mon pays, et maintenant une grande quantité de produits radioactifs continuent de fuir dans l’environnement depuis la centrale nucléaire en ruine. Il n'y a aucun moyen de l'arrêter entièrement, et on ne voit pas le bout de cette crise. Dans ce petit pays qu'est le Japon, qui souffre de tremblements de terre fréquents, plus de 50 réacteurs nucléaires ont été construits. Ces réacteurs trônent essentiellement dans des zones peu habitées, des zones à fort risque sismique.

Le Grand Tremblement de Terre de l'Est du Japon a compromis les 6 réacteurs de la centrale de Fukushima. Les experts annoncent que d'autres tremblements de terre de cette magnitude - des tremblements de terre qui frapperaient à proximité d'autres centrales nucléaires - se produiront avec une certitude de 100% dans un avenir proche.

Au peuple du Japon, je demande : Allons-nous accepter que le Japon, le pays qui a reçu la bombe atomique, engendre une exposition catastrophique aux radiations au niveau mondial ?

Le temps est court. Nous devons travailler ensemble pour stopper les centrales nucléaires qui sont en opération. Peuples du monde, joignez les mains et demandez haut et fort l'arrêt de la construction de nouvelles centrales nucléaires, demandez haut et fort l'arrêt de toutes les centrales nucléaires sur la terre.

En tant que survivante de la bombe A, j'ai longtemps été contre l'énergie nucléaire au Japon et dans le monde. La raison en est que je craignais, pas seulement les bombes atomiques, mais aussi la possibilité qu'un jour l’énergie nucléaire détruise toute vie sur cette planète. Même les centrales nucléaires en opération relâchent continuellement des petites doses de substances radioactives dans l'environnement, contaminant la terre, la mer et le ciel. Le danger de ces petites quantités de substance radioactives est aussi dissimulé.

Les êtres humains ne sont pas les seuls êtres vivants. N'est-ce pas arrogant que les êtres humains sacrifient d'autres êtres vivants simplement pour leur propre bénéfice ? Ne serait-il pas plus sage que les êtres humains vivent en harmonie avec la nature ? Il est accordé à l'humanité du 20ème et du 21ème siècles un bref instant dans l'histoire de notre espèce. Cet instant nous a été légué par nos ancêtres et nous allons à notre tour le léguer à nos descendants.

Comme les survivants de la bombe atomique et les victimes de test nucléaires et d’accidents de centrales, les victimes de l'accident de la centrale de Fukushima devront faire face à la souffrance toute leur vie. Les personnes déplacées par les nombreux désastres dans l'est du Japon font face avec courage à la vie dans les refuges. Pourtant, même dans ces terribles conditions, les enfants gardent leur innocence et leur espoir. Cela m'émeut et me fait espérer.

Les radiations sont particulièrement néfastes pour les enfants et leur croissance. Néanmoins, le gouvernement japonais et les compagnies d'électricité disent qu'ils vont continuer à construire encore plus de centrales nucléaires au Japon, ce petit pays frappé par les tremblements de terre.

Les radiations ne respectent pas les frontières. Pour sauver nos enfants, l'avenir de notre espèce, j'appelle le peuple du Japon et les peuples du monde à s'unir et à s'opposer à la poursuite de l'énergie nucléaire.

 

Traduit par Marianne Souliez

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