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Une école de l'écoute, du partage du kokolo (« coeur ») :

Piano-no-ki.


Une école sans bâtiment propre ?
Oui, l'association « Piano-no-ki »('Arbre à piano') organise ses événements partout,

sur place,mais toujours au sommet (là où on se trouve en sautant de joie) : c'est une véritable

École Nomade Supérieure.

Elle a encore accueilli cet été des enfants de Tchernobyl et de Fukushima dans la
nature profonde, où nous avons pu cohabiter avec les éléments de la nature : l'eau, l'air, le bois, le
feu et la terre, en faisant un campement. Elle a organisé un stage de Seïtaï, « accord des corps »
('accorps' en quelque sorte) donné par Maître Chiseï Kôno. On y apprend à désapprendre, à se
libérer de notre conditionnement, qui aboutira à retrouver notre nature, voire notre instinct de
survie et notre capacité d'autoguérison : c'est une école où on le décolle, afin de pouvoir enfin
décoller, bref, c'est une 'décole ', une école où on décole.
Nous proposons cinq pistes de décollage.


1. NATURE : Respecter la Nature au plus profond, pas seulement en participant au mouvement de l'Écologie (agriculture biologique, respect de l’environnement), mais en connaissant cette

Nature deprès. Par la réflexion sur la question :

« Comment pouvons-nous cohabiter avec les élémentsnaturels et la Nature, aujourd'hui ? », commencer une recherche qui aboutira à une nouvelle
manière de vivre, très concrètement : comment économiser l'eau, l’électricité, le gaz, comment
retrouver la santé, comment se nourrir en respectant l'ordre naturel ? Sortir de notre monde de
consommation : qu'est-ce que nos corps ont réellement besoin de prendre à la nature pour obtenir une

bonne énergie ? Il ne nous faut prendre que le nécessaire, et même, pour préserver la Nature, nous

demander comment lui rendre en retour ce que nous lui avons pris.
Être authentique : c'est la recherche de notre nature profonde, qui est propre à chacun de nous.
C'est aussi accepter des épreuves, qui parfois peuvent même être très difficiles, afin de découvrir sa propre nature, et aussi son désir profond par rapport à la vie.

Cela est possible par l'écoute de la voix intérieur.
Alors on s'écoute et on s'accepte naturellement, soi-même et l'autre, dans une harmonie qui grandit. Parce que, si on est de plus en plus conscient de son authenticité et de celle de l'autre, cependant on respecte

l'autre tel qu'il est, sans chercher à le modifier, comme on respecte la vie qui nous donne cette occasion de mûrir.
Cela peut mener à des exercices très délicats de conjonction des opposés. Écouter notre nature, c'est aussi écouter la Nature. Nous ne sommes chacun qu'une toute petite partie de la NATURE,
spéciale bien sûr, mais partie quand même, et vraiment minuscule. Jamais le centre, comme nous le croyons. On apprend ainsi à respecter la Nature et on comprend qu'on n'est, au fond, que les fruits naturels du Cosmos.


2. CREATIVITE : elle est en chacun de nous, si nous laissons venir, puis s'épanouir l'inspiration.
Écoutons ce qui se passe en nous, qui est et la vie, cette vie qui nous donne les circonstances d'aujourd'hui. Car nous pouvons improviser, danser avec le moment qui vient à nous. OEuvrons notre propre vie de nos propres mains. Être acteur de sa vie, chacun le fera à sa façon. Mais pour
pouvoir le faire à sa propre façon, il doit avoir l'indépendance intérieure. Sinon on se conforme
forcément, et on répète quelque chose de déjà fait. Improviser notre vie unique, c'est cela qui peut
nous donner confiance en nous-mêmes. Être sujet, et non pas l'objet de quelqu'un d'autre, même si être objet est, sans doute, plus facile, et surtout plus confortable. Parce que ne jamais réfléchir, là, probablement, se trouve le confort des conforts. Mais l'art des arts est la création de sa propre vie.


3. ÉCHANGES CULTURELS : il ne s'agit pas seulement d'échanges culturels franco-japonais,
mais aussi d'échanges entre cultures de tous les pays, et dans tous les domaines. Pas seulement
musique mais danse, peinture, architecture, cuisine, etc.
Une tradition vivante est un fruit merveilleux : il continue de mûrir sans fin, et pourtant à chaque
instant il est déjà mûr et bon. Car ce fruit dont nous héritons, c'est le fruit de nombreux siècles, et sa maturation est due au soin de milliers de mains et d'esprits. C'est une mine de sagesse, de
connaissances et de formes, qui sont parfois perfectionnées jusqu'à un extrême raffinement. C'est
pourquoi apprendre une tradition, c'est pénétrer tout un univers.
Nous avons grandis dans notre tradition sans en connaître d'autre, en pensant que notre vie étant tout naturellement réglée par cette tradition, par notre culture. Comme si elles avaient été absolues. Nous ne pouvons imaginer une autre façon de vivre tant que nous n'avons pas rencontré une autre culture. Mais quand nous rencontrons cette autre culture, autre tradition, alors il se passe des choses difficiles, parfois pénibles. Et pourtant, c'est ça qui nous ouvrira les yeux, les oreilles, qui nous ouvrira un nouvel horizon. Parce que cette tradition est « différente ».
Et c'est justement pour ça que cette rencontre peut déclencher un mouvement de déconditionnement. Essayons de voir une tradition comme une maison, bien construite (style, matière, couleur etc.), bien aménagée, bien décorée, etc.
Naturellement nous pensons le plus souvent que notre maison est la meilleure, et nous en sommes très fiers. Mais parce que nous n'en connaissons pas d'autre. Or il est possible de découvrir une autre maison, qui tout en étant complètement différente sera pourtant très bien fait elle aussi. Une maison de couleur rouge est différente d'une maison de couleur bleue. Est-ce que ça veut dire forcément moins belle ? Ce n'est pas seulement l'autre maison, la rouge, qui est « différente » de la nôtre, la bleue, mais aussi la nôtre pour les gens de la maison rouge. « Différence » marche dans les deux sens. Il n'y en a pas une (la nôtre !) qui serait moins différente que l'autre ! Quand les maisons bleue et rouge se rencontre et voient leur « différence»,

elles ne peuvent plus rester indifférentes, que cette rencontre ait lieu par film, livre,etc.
L'échange culturel est donc une belle occasion de se heurter à cette différence, en essayant de rester

conscient qu'elle n'implique pas jugement de valeur. Nous sommes "différents-tout-court"
Du fait du brassage actuel de cultures différentes, nous éprouvons un choc culturel que nous pouvons

rendre intéressant. Avec une bonne curiosité, si nous arrivons à ouvrir les yeux, les oreilles, alors peu à peu nous percevrons combien l'autre est différent, mais, après tout, nous aussi, et tout autant. Par ces conflits, à l'intérieur de chacun commencent à mijoter des doutes. Ils nous remettent en mouvement, nous fissurent l'armure. Quand nous ne percevons plus notre tradition comme la règle absolue, nous devenons même capables de manger avec une fourchette, plus seulement avec des baguettes. Et même peut-être avec la

main, ce qui nous semble alors très élégant et très contemporain. C'est le déconditionnement.
Finalement, nous pourrons rénover notre maison en la modifiant, ou même la reconstruire tout différemment. C'est qu'on a compris que la tradition nous conditionnait, et que le conditionnement est une sorte d'habitude qui nous automatise, qui nous rend même parfois mécaniques.
Vérifions notre maison. Il se pourrait qu'elle ne soit plus qu'une forme vide, comme une carcasse sans vie. Parfois habitée seulement par des ombres, mais qui restent autoritaires. Ce serait dommage... Elle qui aurait pu résonner du gazouillis d'enfants inventant de nouveaux jeux...
Mais étrangement, par confort ou paresse, nous préférons souvent obéir à l'autorité en place, appliquer une méthode, parfois même sans réfléchir. Ou alors, si nous avons pu échapper à un conditionnement, c'est pour nous précipiter aveuglément dans un autre, sans chercher à devenir enfin nous-mêmes. La Nature change à tout moment et lentement, mais pour nous le changement n'est pas facile. Est-ce la peur de l'inconnu, le poids du conditionnement, ou autre chose encore ?
Que nous manque-t-il pour pouvoir partager nos différences, faire communiquer nos coeurs, pour nous connaître les uns les autres ?


4. ART comme partage du kokolo, le Coeur. Cela demande une expression communicable, au
moyen de mots, d'image, ou de son. Nous considérons l’expression artistique comme une médiatrice
pour nous connaître les unes les autres et partager nos coeur : l'amour. Pour nous, « l'art pour l'art » seulement n'a pas beaucoup d'intérêt. Perfection technique, la virtuosité est parfois utile pour aiguiser et affiner l'expression du coeur, mais elle devient mauvaise quand elle est le but. Nous pensons de même pour tous les perfectionnements technologiques. Quand il n'y a pas de clair but positif pour l'être humain - et qui ne soit pas nuisible pour la nature - alors l'innovation technologique est redoutable. Parce qu'alors un faux but est donné, pour pouvoir utiliser à fond de si beaux instruments si sophistiqués, des armes si puissantes. C'est la guerre, c'est la destruction directe de l'être humain par l'être humain, ou indirectement, par dérèglement d'une Nature qui le détruit en retour. La boussole, c'est l'écoute du coeur !


5. CONSCIENCE : Nous sommes une partie de la Nature et aussi nous sommes une partie de la
société humaine. Nous avons des droits, mais aussi des devoirs. Pas ceux de l'intérêt maximal, du
calcul de la rentabilité et du profit, ou de la célébrité, etc. « Réussir », mais réussir quoi ? « Rater »,
mais rater quoi ? Avoir la curiosité, ou plutôt le désir, d'obtenir des informations justes, le plus
proches possible de la réalité, les plus objectives. Ne jamais écouter un seul son de cloche, surtout ce qui

vient de la forme bienfait, mais tous les sons de toutes les cloches qu'aujourd'hui, nous pouvons chercher

par nous mêmes. C'est comme cela que nous aurons l'ouïe fine. Savoir douter ni trop, ni trop peu. Ni paranoïa, ni crédulité. Gardons un petit doute dans notre poche. Ouverture, souplesse, flexibilité sont nécessaires à l'improvisation de notre vie. Les échanges entre cultures différentes nous décentrent, font fondre nos conditionnements par leur relativisation. Dégelés nous redevenons fluides et pouvons couler. Dansons en jonglant avec cette liberté retrouvée du coeur, avec la tendresse et l'harmonie ! Nous ne sommes pas voués à devenir des robots, des esclaves, des marionnettes d'une société humaine, du pouvoir. Nous sommes acteur de notre vie : c'est nous qui construisons la société. Pas l'inverse ! Nous sommes d'authentiques fruits d'un cosmos qui demeure authentique. Ayons une bonne curiosité : pourquoi suis-je

là ? Pour consommer toujours plus et plus varié ? De quoi ai-je vraiment envie, au fond ? Que chacun écoute son propre coeur pour découvrir, et pour tracer son propre chemin. S'il y a une chose qu'il faille faire, eh

bien c'est de tracer son propre chemin. Lui seul nous mènera quelque part, en un endroit qui aura un sens pour nous. Pour cela, écoutons-nous nous-mêmes, très attentivement. Bien sûr, la cage dorée peut sembler douillette, mais elle paralyse nos ailes. Penser par soi-même peut sembler fatigant et étrange. Il y a des risques à ne plus se contenter de l'obésité que nous promet la société des con-sommateurs. Mais qu'est-ce que ce « Danger » ? Et où est-il ce danger, au fond ? Cela pourrait n'être qu'une image : un épouvantail

garde la porte de la cage, qui nous fait peur et qui nous
empêche de sortir de la cage doré. Mais elle n'est pas fermée.... N'est-ce pas étouffant, à l'intérieur ?
Dehors, nous pouvons rire, rire de nos anciennes peurs, de bon coeur et à coeur joie. Coeur à coeur !
Décollons !

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